UKRAINIENNE (LITTÉRATURE)

UKRAINIENNE (LITTÉRATURE)
UKRAINIENNE (LITTÉRATURE)

En esquissant à grands traits l’histoire de la littérature ukrainienne – ce qui nous amènera forcément à évoquer l’histoire de l’Ukraine –, nous avons conscience d’aborder une terra incognita . Rares sont les personnes, même cultivées, qui faisaient la distinction entre l’Ukraine et la Moscovie avant l’éclatement de l’U.R.S.S., et cette confusion était soigneusement entretenue par les Russes blancs ou rouges, d’accord au moins sur ce point.

Nation martyre, persécutée par tous ses occupants successifs, Polonais, Russes, Allemands, objet de convoitises féroces en raison de ses richesses naturelles, exploitée comme une colonie, soumise à des tentatives systématiques de dénationalisation et d’assimilation, ignorée des élites européennes (seul, au XVIIIe siècle, Voltaire fait exception et, dans son Histoire de Charles XII , écrit: «L’Ukraine aspira toujours à être libre...»), elle a résisté et résiste toujours pour survivre et préserver son individualité nationale. Malgré les obstacles, une nouvelle génération décidée à lutter pour la liberté est apparue dans les années 1980. Elle était appuyée par une population ukrainienne nombreuse et aisée, émigrée aux États-Unis et au Canada (où les Ukrainiens forment par le nombre la troisième nationalité après les Anglais et les Français). Quantité de publications interdites en U.R.S.S. y voyaient le jour. En ce sens, les États-Unis et le Canada ont joué, mais à plus vaste échelle, le rôle qu’a joué au XIXe siècle la Galicie autrichienne.

1. Chronique initiale

Le premier État ukrainien – celui qui avait déjà pour capitale Kiev (Kyjiv) sur le Dniepr (Dnipro) – a duré jusqu’en 1240, date à laquelle il a été ruiné par l’invasion des Tatares mongols.

Fondé dès le Xe siècle par des chefs varègues (c’est-à-dire scandinaves) au milieu d’une population indigène (ils se sont eux-mêmes peu à peu slavisés), il a connu pendant plusieurs siècles une brillante civilisation dans le domaine de la littérature et de l’art et a entretenu des relations commerciales surtout avec Byzance-Constantinople (Tsargrad), mais aussi avec l’Europe centrale et occidentale ainsi qu’avec l’Orient. «Tissus persans, argenterie arabe, étoffes chinoises, articles de Syrie, poteries d’Égypte affluaient vers elle» (Grekov).

Les premiers princes varègues portaient des noms scandinaves: Rjurik (Roerek), Oleg (Helgi), Igor (Ingvar). Ce dernier est tué par les sauvages Drevlianes. Sa veuve, Helga (Olga), exerce la régence pendant vingt ans. Elle est déjà chrétienne. Son fils Svjatoslav (962-972) est le premier à porter un nom slave. Mais c’est un vrai Viking. Il périt comme son père sur le champ de bataille sous les coups des Petchénègues (horde nomade d’origine turque qui envahit l’Ukraine à plusieurs reprises).

Vladimir (Volodymyr), 980-1015, reçoit le baptême (en 987) et fait participer son pays à la civilisation chrétienne. Il devient le héros d’un cycle de légendes et l’Église, au XIIIe siècle, le canonisera.

Il a pour successeur Iaroslav le Sage (1019-1054), prince bâtisseur, qui fait construire de nombreuses églises, la plus célèbre étant Sainte-Sophie de Kiev (1035-1037), et des monastères. Il avait épousé Inguiguer de Suède, il maria sa sœur à Casimir de Pologne, ses filles Élisabeth à Harold de Norvège, Anne à Henri Ier de France, Anastasie à André Ier de Hongrie.

Sous les princes de Kiev, la littérature brille d’un vif éclat. Le Récit des temps passés (Povest’vremenykh l face="EU Caron" ガt ) – parfois appelé aussi Chronique initiale – expose, à partir du Déluge et du partage du monde entre les fils de Noé, les destinées de la Russie. Énumération des tribus slaves, traditions relatives à un voyage supposé de l’apôtre André et à la fondation de Kiev, appel aux Varègues, invasions, migrations de peuples, tableau de leurs mœurs, etc. constituent une première partie non datée. Puis l’auteur fixe sa chronologie et, à partir de 852, expose les faits année par année: les règnes des princes varègues, le baptême de la Russie sous Vladimir, le règne d’Iaroslav et d’autres princes jusqu’à Sviatopolk II.

Le Récit des temps passés est une compilation de sources très diverses: chronographes byzantins, documents plus ou moins historiques (traités avec les Grecs), récits légendaires (cheval d’Oleg) sur lesquels on peut déceler l’influence des sagas scandinaves, réflexions pieuses, digressions parfois très longues (sur Cyrille et Méthode, sur les magiciens, etc.). C’est une œuvre d’une valeur exceptionnelle pour les historiens – miroir de son époque et tableau de la vie ukrainienne – et en même temps un chef-d’œuvre du point de vue littéraire.

Sous le règne du prince Iaroslav, le métropolite Hilarion a écrit un important traité où il oppose la Loi, donnée par Moïse, à la Grâce, apportée par Jésus-Christ. Il montre la Loi, accordée aux Juifs, remplacée par la Grâce, donnée à tous les peuples, et termine par un éloge de Vladimir.

Les bylines, chants épiques qui célèbrent les «bogatyrs» (paladins, preux chevaliers), se répartissent en deux grands cycles, celui de Kiev et celui de Novgorod. Seul nous intéresse ici le premier de ces deux cycles.

Ilia de Mourom est peut-être, avec Vladimir, le personnage le plus populaire du cycle de Kiev. C’est le bogatyr par excellence et le favori du peuple, car il combat les brigands qui infestent la terre ukrainienne. Ce fils de paysan est resté trente ans cul-de-jatte. Mais un jour, des pèlerins (peut-être le Christ et ses apôtres) lui offrent un breuvage qui lui donne une force herculéenne. Il l’emploie à défricher la forêt environnante. Arrivé à Kiev, il se querelle avec Vladimir qui est finalement forcé de lui faire des excuses. Ce bogatyr, qui a son franc-parler avec les princes, est avant tout un héros national. Il est le protecteur des faibles et défend la foi chrétienne contre les brigands et les Tatares.

2. L’Ukraine écartelée et persécutée

Après la chute de Kiev, la civilisation ukrainienne se maintint encore dans la principauté de Galicie-Volynie. Puis l’Ukraine, ce pays plus grand que la France d’aujourd’hui, se trouva, pendant des siècles, écartelée entre plusieurs ensembles politiques (Lituanie et Pologne, Russie, Autriche, Hongrie, Roumanie) et subit tour à tour des influences diverses, connut des épreuves inouïes, mais réussit cependant – à l’époque actuelle – à réunir tous ses membres épars, d’abord au sein de la république socialiste soviétique d’Ukraine, membre de l’U.R.S.S., et finalement à acquérir l’indépendance nationale en 1991.

La langue ukrainienne porte les traces de ces diverses influences. Le territoire lié à la Lituanie et à la Pologne s’est orienté vers l’ouest. Le russe a pris une grande quantité de termes de civilisation au vieux slave d’Église, l’ukrainien en a beaucoup moins (Meillet).

Les débuts de l’ukrainien, en tant que langue littéraire, remontent au commencement du XIXe siècle (cf. infra , chap. 3). Mais il avait derrière lui, depuis des siècles, les liens les plus intimes avec la civilisation polonaise et, lorsque les lacunes de son vocabulaire littéraire l’ont amené, pour les combler, à se chercher des ressources extérieures, il n’a pas hésité à sacrifier la tradition slavonne à la tradition polonaise. Le polonais est ainsi devenu la source presque unique du vocabulaire abstrait de l’ukrainien, à peu près comme le latin pour le français (Unbegaun).

La langue et la civilisation ukrainiennes ont été persécutées sous le tsarisme par Pierre Ier, Catherine II (destruction de la Sitch zaporogue, 1775), Alexandre II (circulaire Valujev, 1863, et décret d’Ems, 1876) et par Alexandre III (intense russification). Un des plus grands écrivains ukrainiens, Hohol (Gogol’), se résignera à écrire en russe. Telle était la situation dans l’Ukraine soumise à la Russie et colonisée par elle. Mais, sur la rive droite du Dniepr, la Galicie, devenue en 1772, lors du premier partage de la Pologne, possession des Habsbourg, jouit d’une liberté relative. La Galicie fut ainsi le centre de l’ukrainisme.

3. Kotljarevs’kyj et la formation de la langue ukrainienne littéraire

On a dit que la formation de la langue ukrainienne littéraire date du commencement du XIXe siècle.

C’est Ivan Petrovi face="EU Caron" カ Kotljarevs’kyj (1769-1838) qui a jeté les bases de la littérature moderne. La publication à Saint-Pétersbourg, en 1798, des trois premiers chants de son Énéide travestie en langue petite-russienne (Eneida na malorossijskij jazyk face="EU Caron" ガ perelicjuvannaja ) marque une date de toute première importance dans l’histoire des lettres ukrainiennes. Cette parodie en langue populaire du poème de Virgile circulait depuis longtemps en manuscrit. À l’insu de l’auteur, un mécène ukrainien, nommé Parpura, fit les frais de la publication. Dix ans plus tard, une nouvelle édition sortait des presses, toujours sans l’autorisation de l’auteur. Kotljarevs’kyj, fort mécontent, se décida à se faire son propre éditeur, et, en 1809, les quatre premiers chants du poème voyaient le jour. Enfin la première édition complète de l’Énéide travestie , comprenant les six chants, devait paraître en 1842, soit quatre ans après la mort de Kotljarevs’kyj.

Il s’agit d’une fantaisie de lettré dans laquelle l’auteur ne voyait – au moins au début – qu’un amusement littéraire que, de toute évidence, il ne comptait pas livrer à l’imprimeur. Ce n’est pas une traduction, mais une libre adaptation sur le ton plaisant. Sans doute le sujet en est-il le même que celui du célèbre poème latin. Mais l’œuvre de Kotljarevs’kyj est sensiblement moins longue que celle de Virgile – six chants au lieu de douze. Le récit circonstancié qu’Énée fait à Didon (deuxième et troisième chants dans Virgile) de la ruine de Troie et de ses propres voyages a disparu. Plus d’infandum, regina, jubes, renovare dolorem... Mais c’est surtout le ton qui est tout autre. La majestueuse épopée du poète romain est effectivement «travestie» en une parodie étincelante de gaieté et d’humour. Le mérite de Kotljarevs’kyj réside non seulement dans le fond, mais aussi dans la forme de son œuvre. Avec lui, la langue populaire ukrainienne, telle qu’elle était parlée à l’époque, fait irruption au grand jour et acquiert ses lettres de noblesse. Ce n’est plus ce mélange parfois déconcertant et plus ou moins diversement dosé de vieux slave, de polonais ou de russe dont se servaient avant lui la plupart des écrivains, mais une langue drue et vigoureuse qui sort du terroir.

Ainsi dans cette strophe de l’Enfer:
DIR
\
Ceux qui n’avaient pas su tenir leurs femmesEn main et leur avaient lâché la bride,Les laissant aller aux nocesPour prendre part à la farandoleOù elles s’amusaient jusqu’à minuitÀ rôtir le balaiIls étaient là assis en chapeauxOrnés de magnifiques cornes,Les yeux continuellement fermésDans des chaudrons de soufre bouillant./DIR

Ivan Petrovi face="EU Caron" カ Kotljarevs’kyj était né à Poltava dans une famille modeste de petite noblesse. De 1780 à 1789, il fut élève d’un séminaire où il se familiarisa avec les littératures anciennes et apprit l’allemand et le français. Il y manifeste déjà son goût pour la poésie... Précepteur dans des familles de propriétaires fonciers, il entra ensuite dans l’armée (1796-1808) et prit sa retraite avec le grade de capitaine. Devenu directeur du théâtre de Poltava, il y fit jouer en 1819 deux pièces en ukrainien, Nathalie de Poltava (Natalka Poltavka ) et Le Soldat magicien (Moskal’ carivnyk ) qui, chaleureusement accueillies, sont toujours au répertoire.

La première a servi de thème à un opéra, fort connu en Ukraine, du célèbre compositeur Lysenko. C’est une opérette en deux actes qui retrace l’histoire de Nathalie, jeune fille pauvre qui aime Pierre. Sa beauté lui attire bien des prétendants riches et titrés, mais, malgré l’insistance de sa mère, elle reste fidèle au souvenir de Pierre dont les prétendants soutiennent qu’il a mal tourné et qu’il l’a oubliée. Sur ce arrive Pierre. Les prétendants finissent par renoncer à leurs sombres desseins et Pierre épouse Nathalie.

4. La littérature ukrainienne aux XIXe et XXe siècles

Passant délibérément sous silence des écrivains qui ne furent pourtant pas sans mérite, on ne retiendra, au XIXe siècle, que Taras Šev face="EU Caron" カenko (Chevtchenko), Marko Vov face="EU Caron" カok, Lesja Ukrajinka, Kocjubyns’kyj et Ivan Franko, et, au XXe siècle, Ivan Bahrjanyj, Oless Hon face="EU Caron" カar et Ivan Dra face="EU Caron" カ.

Taras Šev face="EU Caron" size=5カenko (1814-1861)

Une place particulière doit être réservée au grand écrivain national de l’Ukraine, Taras Šev face="EU Caron" カenko, peintre et poète, patriote passionné, démocrate convaincu, ennemi acharné du tsarisme et du servage, et génial porte-parole de son peuple opprimé. Né serf dans un village du district de Zvenigorod, il manifesta très tôt des dons exceptionnels de dessinateur. Orphelin à onze ans, il fut mis en apprentissage chez un peintre en bâtiment de Saint-Pétersbourg; il fut remarqué par un compatriote, Sošenko, jeune artiste qui suivait les cours de l’Académie des beaux-arts. Plusieurs amis de Sošenko s’intéressèrent à son sort et, en 1838, Šev face="EU Caron" カenko fut affranchi.

Dans le domaine littéraire, la notoriété lui vint avec la publication, en 1840, du célèbre Kobzar , petit recueil de huit poésies qui marque une date dans l’histoire de la langue et de la littérature ukrainiennes. Le kobzar est un chanteur populaire, une sorte d’aède, qui s’accompagne sur la kobza , instrument de musique primitif assez semblable à une guitare. Le succès donna des ailes au jeune maître et, de 1841 à 1847, il compose sans pouvoir toujours les publier un grand nombre de poèmes en ukrainien et en russe; en 1841, paraissent Les Hajdamaques , poème qui relate l’insurrection des paysans ukrainiens contre la Pologne en 1668; en 1844, paraît Hamalija qui raconte un coup de main des Cosaques sur Constantinople. En revanche, le poème intitulé Le Rêve (Son ), écrit en 1844, ne devait être publié pour la première fois qu’en 1865, à Léopol en Galicie. Il reste interdit en Russie jusqu’à la révolution de 1905, mais des copies en circulaient sous le manteau. C’est une violente attaque contre la politique des tsars en Ukraine: Pierre Ier et Catherine II y sont associés dans la même malédiction.

L’Hérétique ou Jan Hus est un chant à la gloire du martyr de Constance et un cri de haine à l’égard de l’Église romaine. Dédié à l’illustre Šafa face="EU Caron" シík, le poème s’ouvre par une attaque contre les Germains et un appel à la solidarité des peuples slaves. Resté en manuscrit et considéré comme perdu, l’Hérétique ne devait être publié dans son texte intégral qu’en 1906, quand on le retrouva dans les archives de la Sûreté générale, parmi les papiers saisis par la police au domicile de Šev face="EU Caron" カenko lors de sa première arrestation.

Trois autres poèmes célèbres: le Caucase (Kavkaz ), l’Épître amicale à mes compatriotes morts, vivants et à naître qui se trouvent en Ukraine ou ailleurs (I Mertvym i z face="EU Caron" セvym i nenaro face="EU Caron" ゼdennym Zenljakam moïm v Ukraini i ne v Ukraini noje dru face="EU Caron" ゼnjeje poslanie ), le Testament (Zapovit ), tous trois écrits en 1845, ne devaient paraître qu’en 1859 à Leipzig. Le premier est une vive attaque contre l’impérialisme russe dans son effort pour soumettre les populations du Caucase et pour russifier les allogènes; le second prodigue aux Ukrainiens des conseils de dignité et de fermeté devant les Allemands (et aussi des reproches sarcastiques). Quant au Testament , il demande aux amis du poète de l’inhumer dans la terre natale, mais il contient aussi des appels à la révolte:
DIR
\
Enterrez-moi et levez-vous ! Brisez vos chaînes ! Et du sang impur des ennemis Baptisez la liberté !/DIR

Le Testament est devenu l’hymne national ukrainien.

En 1845, ayant terminé ses études à l’Académie des beaux-arts, Šev face="EU Caron" カenko retourne en Ukraine. Cette reprise de contact avec les masses paysannes, le spectacle des exactions et de l’arbitraire, dont les propriétaires fonciers, russes ou polonais, se rendaient coupables, ne pouvaient que renforcer le poète dans ses convictions à la fois patriotiques et révolutionnaires.

Cependant un terrible orage allait fondre sur la tête du malheureux Taras. Un certain nombre de jeunes intellectuels ukrainiens, l’historien Nicolas Kostomarov, le futur romancier et publiciste Pantelejmon Kuliš, le juriste Mykola Hulak et quelques étudiants de l’université de Kiev, avaient fondé, en janvier 1847, une société secrète qui devait par la suite être désignée sous le nom de Confrérie des saints Cyrille et Méthode. Cette société se donnait pour tâche de libérer les nationalités slaves de la domination étrangère, de les unir par un lien fédératif, d’abolir toutes les formes d’esclavage, de supprimer tous les privilèges de classe, d’assurer la tolérance religieuse, la liberté de la pensée et de la presse.

C’est au printemps de 1846 que Šev face="EU Caron" カenko fait la connaissance de Kostomarov. Ses vues sont plus radicales que celles de son nouvel ami et de la plupart de leurs camarades. Pour répandre les idées de la Confrérie, Kostomarov composa, à l’imitation du Livre du peuple polonais et du pèlerinage polonais de Adam Mickiewicz, une brochure de propagande: Le Livre de la Genèse du peuple ukrainien (Knygy bytisja Ukrains’kogo narodu ), suite de versets à la manière biblique qui retrace à grands traits les diverses étapes de l’histoire de l’Ukraine. L’influence de l’Histoire des Ruthènes (Istorija Russov ) y est sensible dans la partie proprement historique. Si Kostomarov a tenu la plume, Le Livre de la Genèse n’en est pas moins le fruit d’une collaboration avec Šev face="EU Caron" カenko.

Dénoncés à la fin de 1846 par un étudiant de la faculté de droit de Kiev, les membres de la Confrérie furent arrêtés et transférés à Saint-Pétersbourg. Ils furent condamnés à des peines diverses, généralement faibles, sauf Šev face="EU Caron" カenko sur lequel s’appesantit la poigne de Nicolas Ier. Le poète fut tenu pour le représentant de la tendance extrémiste au sein de la Confrérie. Il lui était de plus reproché d’avoir écrit «des vers subversifs». Il fut incorporé comme simple soldat au régiment d’Orenbourg «sous une surveillance très étroite» avec interdiction d’écrire et de dessiner. «Satan lui-même, a écrit Šev face="EU Caron" カenko, n’aurait pas imaginé un jugement aussi froid, aussi inhumain.» Dans son Journal , il remarque que le païen Auguste n’interdit pas à Ovide de lire et de dessiner, et qu’un chrétien le lui interdit, à lui Šev face="EU Caron" カenko !

En 1855, à la mort de Nicolas Ier, les amis du poète s’efforcèrent de le faire bénéficier de l’amnistie traditionnellement accordée au début d’un nouveau règne. Ils ne l’obtinrent qu’en 1857. Diminué physiquement par ses longues épreuves, mais resté très ferme dans ses convictions, Šev face="EU Caron" カenko mourut à Saint-Pétersbourg en 1861.

Marko Vov face="EU Caron" size=5カok

Marie Vilins’ka (1834-1907) née dans le gouvernement d’Orel était issue d’un milieu cultivé. En 1851, elle épousa un ethnographe ukrainien Panas Markovy face="EU Caron" カ, ancien membre de la Confrérie des saints Cyrille et Méthode, qui, amnistié, fut nommé professeur de géographie à Nemirov. C’est dans cette petite ville ukrainienne que Marie Markovy face="EU Caron" カeva composa ses Récits populaires (Narodni opovidanja ), qu’elle devait publier sous le pseudonyme, destiné à devenir célèbre, de Marko Vov face="EU Caron" カok (Vovtchok ; le louveteau). Ces onze récits eurent le plus vif succès. Šev face="EU Caron" カenko qui venait de rentrer d’exil les salua avec enthousiasme et Ivan Sergeevi face="EU Caron" カ Turgenev (Tourgueniev) écrivit une préface élogieuse à la traduction russe.

Marko Vov face="EU Caron" カok a vécu une grande partie de sa vie à l’étranger, en Angleterre où elle rencontra Aleksandr Ivanovi face="EU Caron" カ Herzen, en Italie où elle vit Mikhail Bakunin (Michel Bakounine), en France où elle fréquenta Turgenev et Lev Tolstoj (Léon Tolstoï) ainsi que les émigrés russes et polonais. À Paris, grâce à Turgenev, elle entra en relations avec Pauline Viardot, Gustave Flaubert, George Sand et Jules Verne dont elle traduisit plusieurs œuvres en russe. Les Lettres de Paris (Pis’ma iz Pary face="EU Caron" ゼa ) donnent un tableau pittoresque de la France du second Empire et méritent d’être mieux connues.

Lesja Ukrajinka

Larissa Kosa face="EU Caron" カ (1871-1913) est devenue célèbre sous le nom de Lesja Ukrajinka. Née dans une famille de nobles appauvris, mais cultivés, musicienne et extrêmement douée pour les langues, Lesja Ukrajinka fut atteinte de tuberculose dès l’âge de vingt ans. Elle continua pourtant ses études dans sa famille et devait plus tard traduire en ukrainien plusieurs œuvres de Byron, Mickiewicz, Gogol’, Heine, Hugo. Pour rétablir sa santé, elle vécut longtemps en Géorgie, puis en Italie à San Remo, de nouveau en Géorgie, en Crimée et finalement en Égypte. Ce dernier pays lui inspira un recueil de poésies, Printemps en Égypte (Vesna na Egypti , 1910), et un grand poème allégorique, Inscription dans les ruines (Nadpsys’v ruyne , 1904) où, sous le visage des pharaons Thoutmès et Ramsès, elle a en réalité en vue les tsars russes. C’est en Géorgie qu’elle devait mourir.

Les thèmes civiques dominent dans son œuvre poétique et théâtrale: Contra spem spero (1890), Sur les ailes des chants (Na kryljakh , 1893), Verbe, pourquoi n’es-tu pas acier (Slovo, face="EU Caron" カomcu ty ne tverdaja krycja , 1896).

Son drame le plus connu s’intitule Dans les catacombes (V katakombakh , 1905). L’action se déroule à Rome, au IIe siècle de notre ère, au milieu des premiers chrétiens, persécutés par les empereurs. La figure centrale est un néophyte, un esclave qui croit d’abord naïvement, puis se juge trompé par son évêque, discute avec lui, voit la «fausseté» de la doctrine chrétienne et va rejoindre les rangs d’une bande de révoltés. En raison de ses tendances antireligieuses, ce drame est resté au répertoire des théâtres soviétiques ukrainiens.

Mikhajlo Kocjubyns’kyj

Avec Kocjubyns’kyj et Franko, on entre plus avant dans le XXe siècle. La révolution de 1905 fut bénéfique au mouvement national ukrainien qui, dans le désordre général, marqua quelques points. Les relations avec la Galicie furent plus fréquentes. Mais, dès 1907, la réaction se fit durement sentir.

Fils d’un petit fonctionnaire, Mikhajlo Kocjubyns’kyj (1864-1913), séminariste révolutionnaire, puis instituteur, eut la chance d’entrer en relations avec Gor’kij (Gorki) et de bénéficier de son appui, lequel n’était pas négligeable dans le milieu littéraire.

En 1903, parut la première partie de son œuvre la plus connue, Le Mirage (Fata morgana ), à laquelle il donna, en 1910, une suite inspirée par la révolution de 1905 et fortement influencée par la propagande des marxistes russes.

Autorisé à se rendre à l’étranger pour se soigner, Kocjubyns’kyj rencontra à Capri Gor’kij qui, dit-il, le reçut à bras ouverts. Une grande amitié naquit entre les deux écrivains que rapprochaient leurs communes convictions politiques. Gor’kij aida Kocjubyns’kyj à publier ses œuvres – en traduction russe – dans la revue Savoir (Znanie ) qu’il dirigeait.

En 1903, l’écrivain ukrainien prononça un discours courageux à l’inauguration, à Poltava, d’un monument à la mémoire de Kotljarevs’kyj. Cette inauguration, à laquelle assistaient plusieurs écrivains russes et ukrainiens, prit l’allure d’une manifestation contre la politique tsariste opposée à l’emploi de la langue ukrainienne.

Son œuvre la plus connue grâce à l’admirable film de Paradjanov, Les Ombres des ancêtres oubliés (Tini zabutykh pred kiv ), présenté au public mondial sous le titre des Chevaux de feu , a reçu des spectateurs et de la critique unanime un accueil enthousiaste (1966).

Kocjubyns’kyj mourut à face="EU Caron" アernihiv où il est enterré, et où un monument lui a été élevé en 1955.

Ivan Franko

Par son activité scientifique et littéraire, le Galicien Ivan Franko (1856-1916) est, après Šev face="EU Caron" カenko, la plus grande figure de la littérature ukrainienne et du mouvement national.

Savant, écrivain, romancier, poète, dramaturge, critique, éditeur de revues, homme politique, Franko étonne par la multiplicité de ses dons et par sa prodigieuse activité.

Né en Galicie dans le district de Drohoby face="EU Caron" カ, fils d’un forgeron, Franko publia ses premiers vers dans une revue d’étudiants (Drug ), en 1874. Il suivit les cours de la faculté des lettres de Lwów (Lemberg à l’époque), mais arrêté en même temps que les autres membres de la rédaction de la revue, il dut abandonner ses études. Il devait les reprendre beaucoup plus tard à l’université de Vienne en 1893, sous la direction du grand slaviste Vatroslav Jagi が, et soutenir sa thèse de doctorat sur Ivan Vyšens’kyj et ses œuvres (1895). Mais, en raison de ses opinions politiques, il n’obtint jamais une chaire de professeur. Son œuvre proprement littéraire est considérable et comprend des poèmes, Hauteurs et bas-fonds (Z veršyn y nyzyn , 1887), La Mort de Caïn (Smert’Kajna , 1889), Mon Émeraude (Mij izmaragd , 1898), Moïse (Mojsej , 1905), ainsi que des nouvelles. D’une culture encyclopédique, il est considéré par ses compatriotes comme un homme de génie, le plus grand que la Galicie ait donné à l’Ukraine.

Ivan Bahrjanyj

Né dans une petite localité près de Kharkiv, d’un père maçon et d’une paysanne ukrainienne, Ivan Bahrjanyj (Bagriany) fut, à l’âge de douze ans, témoin de l’assassinat de son grand-père et de son oncle par des communistes, et il devait raconter cette tragédie beaucoup plus tard (1946) dans sa brochure, Pourquoi je ne veux pas revenir en U.R.S.S. ( face="EU Caron" アomu ja ne kho face="EU Caron" カu povertaticja do U.R.S.R. ), publiée en ukrainien, et traduite en anglais, en espagnol, en italien.

En 1932, son roman Le Mirage (Mira face="EU Caron" ゼ ) est interdit par la censure et l’auteur est condamné à cinq ans de prison. De nouveau arrêté, il passe trois années dans une prison de Kharkiv. Réfugié d’abord en Autriche, puis en Allemagne fédérale où il mourut, Bahrjanyi fut membre du gouvernement ukrainien en exil.

C’est son expérience de la prison de Kharkiv qu’il décrit dans Le Jardin de Gethsémani (Sad Getsimans’kyi , 1950), rédigé en ukrainien, paru en Allemagne, et qu’on peut résumer ainsi:

Le vieux forgeron Tchoumak mourant avait ordonné de rappeler auprès de lui ses fils pour leur communiquer ses dernières volontés. Nicolas, Michel et Serge, militaires de carrière, ont été convoqués par télégramme, mais nul n’a pu joindre André, ingénieur et déporté politique évadé.

Les fils arrivent trop tard. Leur père est déjà enterré. Ils ne trouvent à la maison que leur mère et leur petite sœur qu’un prêtre s’efforce de consoler par la lecture de l’Évangile. Mais voici que soudain arrive André, venu à l’appel de son cœur. La joie des retrouvailles est assombrie par la conscience du danger de la rencontre avec l’évadé. Aussi les frères décident-ils de se quitter dès le lendemain. Hélas, il est trop tard: le soir même, les agents du N.K.V.D. viennent arrêter André.

Transporté à la prison centrale à Kharkiv, André subit un interminable calvaire de tortures physiques et morales, destinées à lui faire avouer des crimes qu’il n’a pas commis. La répression politique y est doublée d’une répression nationale. De plus, André se demande avec angoisse qui l’a dénoncé: l’un de ses frères ou son amie Katria?

La plupart des détenus ne peuvent pas supporter les tortures et «se scindent», suivant l’argot de la prison, en avouant les crimes les plus invraisemblables. Nombreux sont ceux qui meurent à la suite d’un interrogatoire. André, quoique proche plusieurs fois de l’effondrement complet, parvient à résister aux tortures sans rien avouer. Il apprend à la fin que c’est le prêtre consolateur qui l’a dénoncé, et retrouve ses frères et sa sœur au procès, sur le banc des accusés. Eux non plus n’ont rien avoué, ce qui n’empêche pas leur condamnation à mort, commuée par la suite en vingt-cinq ans de travaux forcés, tandis que la bien-aimée Katria, elle aussi arrêtée, sombre dans la folie.

L’auteur, lui-même ancien déporté évadé, décrit en détail les conditions inhumaines de détention et les tortures raffinées ou brutales. Il présente également une série de portraits de détenus appartenant à toutes les couches de la société ukrainienne et à toutes les minorités nationales vivant en Ukraine. La lâcheté y côtoie le stoïcisme, la dominante générale étant la résignation, masquée par un humour très particulier. Il montre enfin un large échantillonnage d’agents du N.K.V.D. et de juges d’instruction qui, d’ailleurs, deviennent parfois victimes de leur propre système.

Malgré le réalisme de certaines descriptions, la note finale est à l’optimisme, la personnalité humaine finissant par triompher du système inhumain qui veut l’écraser.

Oless Hon face="EU Caron" size=5カar

Oless Hon face="EU Caron" カar est né le 3 avril 1918 dans une famille de paysans de la région de Poltava. Ayant terminé ses études secondaires, il s’inscrit à la faculté de philologie de l’université de Kharkiv et écrit ses premiers poèmes et nouvelles.

En 1941, il parcourt toute l’Europe en participant au second front ukrainien. Il est plusieurs fois décoré pour son courage.

Son épopée à travers l’Europe est à l’origine de sa trilogie, Les Porte-drapeaux (Praporonosci ), composée des œuvres, Les Alpes (Al’py ), Le Danube bleu (Holubyi Dunaj ) et Prague la dorée (Zlata Praga ), qui lui valurent le prix Staline en 1947 et en 1948. En même temps, Hon face="EU Caron" カar est élu député de la R.S.S. d’Ukraine. Au IVe congrès de l’Union des écrivains, en 1959, il est élu président de l’Union des écrivains soviétiques d’Ukraine.

Avec le cinquantenaire de la révolution d’Octobre, en 1967, vient le temps des bilans; Hon face="EU Caron" カar tire aussi un certain nombre de conclusions qui lui font abandonner le style laudatif qui était jusqu’alors le sien. En 1968, paraît La Cathédrale (Sobor ) dont les héros sont devenus les jeunes, et les moins jeunes, qui n’ont connu ni la période prérévolutionnaire ni la terreur stalinienne. Ce sont ceux qui vivent selon les formes données, dans un monde ordonné, purement matérialiste et athéiste; ils devraient être heureux, mais ils ne le sont pas. Leur porte-parole dans le roman est l’étudiant Nicolas Bahlay, symbole du réveil de la jeunesse à la vie spirituelle, de son désir de penser librement, de sa recherche des valeurs spirituelles sur le sol de la patrie. La vieille cathédrale, bâtie au temps des Cosaques, dans un village devenu industriel, pointant ses clochers avec les croix du Christ vers le ciel, devient le symbole de l’élan perpétuel de l’âme humaine vers les valeurs spirituelles.

Ce livre attira à Hon face="EU Caron" カar des critiques violentes. Dès sa première édition il fut retiré des librairies, puis réédité avec des changements. L’ouvrage fut édité de nombreuses fois en U.R.S.S. et par l’émigration ukrainienne.

Un contemporain de Hon face="EU Caron" カar, Evhen Sverstiuk, en s’inspirant de La Cathédrale , écrivit une série d’essais philosophiques sous le titre La Cathédrale en échafaudage (Sobor u ryštovanni ). Ce recueil a circulé en U.R.S.S. sous le manteau et fut édité, sans autorisation d’auteur, dans l’émigration. En 1970, Hon face="EU Caron" カar perd son poste à l’Union des écrivains soviétiques d’Ukraine. La Cathédrale marque la rupture d’Hon face="EU Caron" カar avec les dogmes traditionnels de l’écrivain soviétique. En 1970-1971, il publie un nouveau roman Cyclone (Tsyklon ) dans lequel il se livre à une étude très humaine, très nuancée des personnages: il n’y a plus de «bons» et de «méchants»; les héros connaissent la peur et les «méchants» sont des êtres humains.

Ivan Dra face="EU Caron" size=5カ

Ivan Dra face="EU Caron" カ, né en 1936 dans une famille de paysans de la région de Kiev, est un des écrivains les plus doués de la jeune génération. Il fait penser à Essénine et à Maïakovski. S’il a parfois eu maille à partir avec les autorités, il est l’idole de la jeunesse, qui sait par cœur ses poésies, et en particulier ses BalladesBallade du pantalon lavé (Balada pro vyprani štani ), Ballade du tournesol (Balada pro sonjašnyk ) – et sa tragédie féerique, Le Couteau dans le soleil (Ni face="EU Caron" ゼ u sonci ).

Encyclopédie Universelle. 2012.

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